La nouvelle « carte d’identité » du réseau DEPHY ECOPHYTO
Après 5 années de mises en œuvre, une 2nde version du plan ECOPHYTO a été proposée dans laquelle l’objectif de réduction de 50% des pesticides a été maintenu mais repoussé à 2025. Cet objectif a par ailleurs été doublé d’un objectif de performance économique, à l’image du projet agro-écologique du Ministère de l’Agriculture. C’est dans ce cadre qu’il a été demandé aux groupes de fermes impliqués dans le dispositif de faire le point sur leur engagement.
Ainsi, en 2016, le réseau DEPHY ECOPHYTO a évolué. Il regroupe désormais 2 880 agriculteurs [contre 1 900 dans la version précédente] répartis sur l’ensemble du territoire en 257 groupes [contre 180 auparavant] et accompagnés par un Ingénieur Réseau. Tout comme le CIVAM AD 72, la très grande majorité des groupes a fait le choix de se réengager dans le dispositif : 166 groupes soit 92%. En outre, 91 nouveaux groupes se sont constitués, et seulement 14 groupes ont choisi de ne pas poursuivre.
Et le groupe du CIVAM AD 72 dans tout ça ?!
Le groupe DEPHY ECOPHYTO du CIVAM AD 72 se compose aujourd’hui de 11 exploitations en polyculture-élevage, où différentes productions peuvent être représentées parmi lesquelles : bovins, ovins, volailles, porcs, grandes cultures. Le point commun qui rassemble ces exploitations est l’engagement dans une démarche d’autonomie et d’économie à l’échelle globale du système de production. Il s’agit en effet d’être le plus autonome possible et de faire la chasse aux gaspillages, non seulement pour l’alimentation du troupeau mais aussi pour la gestion des cultures, afin de pouvoir réaliser des économies de charges et maintenir des exploitations viables économiquement.
Qui plus est, la recherche d’autonomie et d’économie sur l’atelier cultures permet aux agriculteurs du groupe d’avoir des pratiques plus respectueuses de l’environnement (baisse de la consommation de pesticides, diminution de l’usage des engrais minéraux, raisonnement du travail du sol …) et de meilleures conditions de travail (moindre exposition aux pesticides, répartition des tâches …).
Cette autonomie permet de raisonner son assolement, ses productions, ses décisions en ayant une vision globale du fonctionnement de son système de production. Ainsi, les objectifs des agriculteurs sont redéfinis de telle sorte que, sur le plan économique, l’augmentation des volumes de production et la maximisation des rendements sont substituées par la volonté de diminuer les coûts de production, et d’améliorer de ce fait la création de richesse (valeur ajoutée) à l’échelle du système. La recherche d’autonomie doit également répondre à la réduction de l’impact environnemental causé par l’agriculture, et aux enjeux sociétaux.
Quand l’autonomie alimentaire et protéique se met au service de la réduction des pesticides …
Dans les exploitations en polyculture-élevage, les productions végétales et animales sont intimement liées, et influent l’une sur l’autre. Profiter au mieux de la complémentarité de ces productions permet d’accroître l’indépendance vis-à-vis des intrants (produits phytosanitaires, engrais minéraux, aliments du bétail …).
Par exemple, dans les systèmes de polyculture-élevage avec ruminants, les prairies temporaires d’associations graminées-légumineuses produisent des fourrages équilibrés en énergie et en azote. De ce fait, elles permettent de diminuer fortement les besoins en aliments azotés du commerce et contribuent à la réduction de la dépendance en protéines végétales extérieures. En valorisant l’azote de l’air, les légumineuses de ces associations réduisent tout autant les achats et épandages d’azote minéral. Par ailleurs, le fait d’avoir des prairies dans une rotation permet de diversifier celle-ci, de l’allonger et d’ainsi mieux maîtriser les adventices, ce qui permet de diminuer l’usage des pesticides.
Il en va de même pour les systèmes de polyculture-élevage avec monogastriques, où l’introduction de légumineuses – cultivées seules ou en mélange avec des céréales – peut permettre d’augmenter l’autonomie alimentaire par la production de protéines végétales valorisées en grain, tout en présentant des intérêts agronomiques et environnementaux.
Ainsi, le projet porté par le groupe DEPHY ECOPHYTO du CIVAM AD 72 vise à montrer que l’approche globale de son système de production et la recherche d’autonomie permettent non seulement d’accroître l’efficacité économique, mais aussi d’améliorer les performances environnementales, ceci dans une logique agro-écologique. En voici les principales étapes :
Si ces thématiques vous intéressent, il est toujours possible de participer aux activités du groupe. Pour plus d’informations, contacter Emilie DENIS // Matthieu CHARTIER : 02.43.14.23.07 ou cultures.civam72@civam.org
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